Des pommes de terre dans de la viande, du porc dans un yaourt, du bœuf dans une soupe de légume, on trouve souvent dans les produits alimentaires issus de l’industrie agro-alimentaire des ingrédients dont on n’aurait pas imaginé une seule seconde qu’il puisse entrer dans leur composition.
D’où l’incompréhension parfois de consommateurs à qui l’on annonce que tel ou tel produit contient telle ou telle substance illicite (alcool, porc, viande non halal) : « on ne peut plus rien manger », « mais vous voyez du haram (illicite) partout ».
Après une première infographie sur la position des quatre principales écoles sunnites au sujet des espèces animales autorisées à la consommation, l’organisme de certification et de contrôle AVS publiait hier une nouvelle infographie cette fois sur les produits transformés et les différents avis juridiques sur leur composition.
Cette infographie est évidemment un support et ne suffit pas à elle-seule à comprendre tant les subtilités que les divergences au sein même des écoles sur certains points précis (le rappel est d’ailleurs fait en commentaire dans la colonne de droite). N’hésitez pas à consulter vous-mêmes sources et savants.

Ajoutons que les savants musulmans n’ont pas établi des règles uniformes en matière de pureté/d’impureté et en matière de licéité/illicéité des produits alimentaires. Ils ont notamment distingué :
1- le cas de l’istihalah : il s’ agit de la transformation complète (chimique ou organique, selon les avis) d’un produit. L’exemple le plus courant donné pour l’istihalah est celui de la transformation du vin en vinaigre.
2- le cas de l’istihlak : il s’agit de la dilution d’une petite quantité d’un produit donné dans une quantité importante d’un autre produit. Il peut y avoir istihlak par exemple lorsque quelques gouttes d’alcool tombent dans un récipient contenant une quantité certaine d’eau.
3- le cas du contact externe entre éléments jugés purs et éléments jugés impurs. C’est la cas par exemple lorsqu’on coupe de la viande halal avec un couteau qui a servi auparavant à trancher du porc et qui n’a pas été nettoyé.
Il est à noter que dans les cas cités, on compte différents avis, chaque opinion étant en principe soumise à des conditions particulières. De fait, il est deux écueils à éviter :
- mettre de côté toutes les subtilités juridiques énoncées et ignorer les divergences fondées qui ont existé et existent toujours entre les savants ;
- tout confondre pour appliquer, dans un cas donné, des règles qui ont été énoncées par les savants pour un autre cas.
Source : Position des quatre principales écoles sunnites au sujet des produits transformés